L’examen critique des religions et de leurs effets fut une part essentielle de la période historique appelée Les Lumières. LEurope intellectuelle a été traversée par le combat entre partisans et adversaires du christianisme. La puissance de l’Empire ottoman et la curiosité à l’égard d’autres civilisations ou modes de vie ont généré un intérêt pour l’Islam, qui s’est retrouvé soit caractérisé par « l’imposture » de la part de ceux défendant le christianisme, soit critiqué comme en possédant les mêmes maux et les mêmes dangers de la part des adeptes de la pensée libre.
La critique des religions fut et demeure un élément central de la liberté de penser, de la liberté de conscience, combat essentiel aux Lumières. À cet égard, le terme d’«islamophobie» éventuellement rattaché à toute critique de l’Islam est irrecevable. Une phobie manifeste une peur ou du moins une crainte, et il est permis de l’éprouver à l’endroit de quelque religion que ce soit et de ses effets. Rappelons ensuite que les musulmans ne constituent en aucune façon une race, qu’il ne s’agit pas là de racisme. Enfin, ce terme vise en fait à insidieusement rompre le lien avec cet héritage des Lumières constitutif de notre Histoire et de notre civilisation. Sont rassemblés ici les textes où quelques-uns des penseurs du XVIème au XVIIIème siècle donnent leur position sur l’Islam à partir des éléments parfois parcellaires qu’ils en connaissaient à leur époque, mais dont le sens qu’ils en dégagent néanmoins peut éclairer les débats d’aujourd’hui.
Les Précurseurs
Montaigne, D'Herbelot, Moreri, Spinoza, Leibniz, Pierre Bayle
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