« L’esprit résiste peu à la lumière des faits. Lorsqu’on a reconnu la fausseté de la plupart de nos légendes, on les a abandonnées sans bruit : l’illusion tombe nécessairement lorsqu’elle n’a plus l’incertitude et l’ignorance pour point d’appui, ni la nuit du mystère pour lui servir de relief. La seule vue de la suite de tous les faits sera, je crois, de toutes les instructions la plus puissante, et c’est ensuite qu’il sera convenable et à propos de donner à l’homme étonné de nouveaux principes de conduite, qu’on pourra parler de morale et de raison avec lui, et qu’il écoutera enfin avec profit pour lui-même, et avec autant de reconnaissance pour ses maîtres qu’il leur témoigne aujourd’hui d’indocilité et d’ingratitude. » (Lettre de l’auteur à M. *****)
« Les monarques de l’Orient nous sont représentés comme les arbitres souverains du sort des peuples qu’ils gouvernent, et leurs sujets comme des esclaves destinés dès leur naissance à porter le joug d’une humiliante et déplorable servitude. Si nous faisons passer devant nos yeux les histoires et les relations d’Asie, nous verrons avec étonnement que depuis une très longue suite de siècles il n’y a point eu d’autres lois en ces climats que la volonté des princes, et qu’ils ont toujours été regardés comme des dieux visibles devant qui le reste de la terre anéantie devait se prosterner en silence. De nos jours encore les voyageurs y sont souvent témoins des scènes tragiques et barbares que produit sans cesse cette constitution révoltante qui fait qu’un seul est tout, et que le tout n’est rien. » (Recherches sur l’origine du despotisme oriental)
« Est-il rien de plus extravagant que d’imaginer qu’il soit possible d’amener tous les hommes à la même façon de penser sur des points abstraits, métaphysiques, inintelligibles, tels que sont la plupart des dogmes de la religion ou telle qu’on s’est efforcé de la rendre ? En supposant la chose possible, la violence serait-elle donc un moyen d’y parvenir ? La force et la compulsion ne sont-elles donc pas propres à faire naître l’aversion plutôt que la confiance ? La violence peut bien faire et fait souvent des hypocrites, mais a-t-elle jamais opéré des conversions sincères ? L’hypocrisie et la mauvaise foi peuvent-elles être agréables au Dieu de la vérité ? » (De la cruauté religieuse)
Un volume de 237 pages format 15 cm x 21 cm
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