Les Parerga et Paralipomena d’Arthur Schopenhauer, dont c’est ici la première traduction intégrale en français, sont constitués d’écrits complémentaires ou supplémentaires au Monde comme Volonté et Représentation, qu’il appelle son «œuvre principale».
La philosophie, son histoire et sa dénaturation universitaire, la nature du monde et de la vie, la religion et les prêtres, les formes et conditions de la sagesse, l’éthique, la logique, le droit, la politique, l’esthétique, la langue et le style, la lecture et les livres, les femmes, la physionomie, le bruit —, il les aborde de front, de manière incisive, parfois provocante, voire déplaisante, mais toujours sincère, profonde, vigoureuse. Fouillant jusqu’à l’os les idées reçues, les conventions, les pensées toutes prêtes, c’est un de ces « bons haïsseurs » dont parle Jonathan Swift ; « éducateur », disait Nietzsche.
Homme de vaste culture, abordant la vie de première main, disséquant le réel jusqu’à la trivialité, Schopenhauer décape, proposant une vision du monde âpre, exigeante, dont l’actualité est souvent frappante.
Si à l’occasion il se révèle hautain, emporté, voire brutal, c’est le prix qu’il paye pour son élucidation des rapports entre notre volonté de vivre et nos représentations mentales, son anticipation géniale de Freud, sa mise en lumière de l’importance de la pensée asiatique, sa mise à nu de la nature essentielle de l’œuvre d’art.
Si son ironie est redoutable et sa logique serrée, il sait aussi faire place à une douceur de sentiment, à une compassion bouleversante pour les animaux, les esclaves et la traite des Noirs, les faibles, les sans parole, soumis à la dictature éternelle du vouloir-vivre et à sa féroce expression humaine. Nietzsche, Maupassant, Marcel Proust, Taine, et beaucoup d’autres puisèrent à cette source qui s’efforce impitoyablement d’atteindre au cœur des choses, à la connaissance des premiers principes.
Karl Marx, qui fut son contemporain, disait : « Il ne s’agit pas de comprendre le monde, mais de le transformer » ; mieux et plus profondément que d’autres, Schopenhauer ne cesse de clamer que pour transformer le monde, il faut d’abord le comprendre ; que ce processus nécessite de transformer la vision que nous en avons, d’abord esclave naturelle du vouloir-vivre, et ainsi nous transformer nous-mêmes. En ce sens, ce livre est aussi une initiation, un exercice à l’antique.
« Ce travail impeccable publié par une petite maison d’édition ne doit pas rester dans l’ombre. »
(Roger-Pol Droit, Le Monde).
Traduction et annotation par Jean-Pierre Jackson
DEUXIÈME ÉDITION RÉVISÉE
Deux volumes au format 15 cm x 21 cm de 406 et 529 pages
Quantité très limitée.
Paiement possible en 4 fois sans frais (par PayPal).
Attention ! Cette édition n'est pas un fac-similé (plus ou moins médiocre) d'éditions anciennes. Le texte a été entièrement retraduit et annoté. (Voir photo).