« Personne n’a mieux senti que Saint-Évremond le tragique de la vie, les contradictions de la vie humaine », note Antoine Adam. Mais partant d’un constat semblable, Blaise Pascal nous entraîne vers la soumission à Dieu et à la recherche du salut, vers la conscience constante de la « vanité du monde », cependant que Saint-Évremond nous peint avec délicatesse le miracle de l’amitié et de l’amour, le bonheur de la conversation, et l’harmonie possible des plaisirs du monde. Or réfléchir sur la vie et sortir hors de soi ne constituent pas réellement deux théories intellectuelle opposées. Conscience de soi et plaisir de l’autre sont deux moments d’un même mouvement, celui de la personne. De ce point de vue, la voix rigoureuse et profonde de Pascal nous est absolument contemporaine, et pour longtemps. Celle de Saint-Évremond l’est également, toute aussi intense sous des dehors plus aimables. Ces deux hommes incarnent avec esprit deux aspects essentiels et littéralement indissolubles de notre nature. L’un nous désenchante et nous rappelle la vanité des hommes, l’autre nous enchante et nous aide à trouver « notre assiette » en cette vie. Selon l’heure, le moment, les circonstances, leurs écrits nous sont tous deux précieux.
Un signe probant du besoin de régulièrement retrouver la profondeur et la grâce de ce libertin délicat et grave qu’est Saint-Évremond nous est donné par la réédition constante de ses textes, malgré son absence des programmes scolaires et en dépit de l’indifférence et de l’ignorance quasi-générales dans lesquelles il est tenu. Rémy de Gourmont le dit joliment dès la première ligne de la notice ouvrant son édition des Plus belles pages deSaint-Évremond : « S’il y a des morts qu’il faut que l’on tue, comme le disait je ne sais quel fougueux romantique, il y en a d’autres qu’il faut ressuciter tous les trente ans : tel Saint-Évremond. »
Texte établi par Jean-Pierre Jackson
Table des matières Préface (Vie et œuvre de Saint-Évremond) Portrait de M. de Saint-Évremond par lui-même L’Homme, qui veut connaître toutes choses… Jugement sur les sciences… Maxime : qu’on ne doit jamais manquer à ses amis Observations sur la maxime : qu’il faut mépriser la fortune... L’Intérêt dans les personnes tout-à-fait corrompues L’Amitié sans amitié Réflexions sur la religion Sur la morale d’Épicure (À Mademoiselle de l’Enclos) Sur les plaisirs À M. le Maréchal de Créqui... Lettre à une dame galante qui voulait devenir dévote Lettre à Monsieur***
Conversation du maréchal d'Hocquincourt avec le Père Canaye
De la retraite
Que la dévotion est le dernier de nos amours
Pensées, sentiments, maximes
Bibliographie
Un livre de 186 pages au format 15 cm x 21 cm.
Tirage très limité
Attention ! Cette édition n'est pas un fac-similé (plus ou moins médiocre) d'éditions anciennes. Le texte a été entièrement ressaisi et annoté, l'orthographe et la ponctuation ont été modernisées. (Voir photo).
978-2-84967-097-2
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